
Pour assurer un minimum de garantie rapidement à l’assuré, l’assureur accorde de manière temporaire une limite de crédit provisoire pour permettre d’effectuer les premières livraisons sans attendre. Dès que l’assureur obtient de nouvelles informations, il peut requalifier la limitation provisoire en effectuant un examen approfondi du dossier de risque.
En cas de renseignements négatifs, il peut réduire la limite de crédit ou supprimer tout simplement la couverture.
En cas d’indications positives, il peut augmenter le seuil de crédit.
Ces seuils sont souvent calculés à partir des cotations sur les débiteurs. Les limitations provisoires sont données de manière automatique jusqu’à une limite fixée à partir des notations faites sur les entreprises. L’automatisation permet d’améliorer considérablement la communication entre l’assuré et l’assureur crédit et de réduire le temps de réponse.
Le rôle de l’arbitrage consiste à travailler avec vous pour protéger votre entreprise et favoriser sa croissance. Cela implique de gérer votre couverture et votre exposition aux risques. Dans le cadre de ce processus, vous devrez fixer des limites de crédit.
Comment la limite de crédit provisoire fonctionne-t-il ?
Pour être couvert par votre police, vous devez disposer d’une limite de crédit valable pour chaque client. Vous pouvez choisir entre un seuil accepté et discrétionnaire. En cas de sinistre, le maximum que la compagnie paiera sera le pourcentage assuré de votre limite autorisée ou discrétionnaire.
Que se passe-t-il après le retrait d’une limite approuvée ou discrétionnaire ?
Lorsque l’arbitrage retire une limite entérinée ou discrétionnaire (y compris lorsqu’il souscrit une limitation autorisée nulle), c’est qu’il considère que le risque a augmenté de manière significative.
Le retrait prend effet et votre couverture cesse après l’expiration de votre période d’effet différé, généralement 30 jours, sauf indication contraire. Vous êtes couvert pour tous les biens ou services que vous avez fournis dans le cadre de la limite approuvée ou discrétionnaire (à condition que vous ayez une justification appropriée) pendant la période d’effet différé.
Une fois que la couverture a été retirée, vous ne pouvez plus utiliser votre seuil ratifié ou discrétionnaire, même si vous disposez des justifications appropriées.
Suivi des limites approuvées
Les arbitrages surveillent constamment les clients pour lesquels vous avez une limite approuvée :
- S’ils reçoivent des informations positives sur votre client, ils pourront vous demander si vous souhaitez soumettre une demande d’augmentation de la limite autorisée.
- S’ils reçoivent des renseignements négatives, nous pouvons vous demander de remplir un formulaire d’examen de l’acheteur. ils pourront faire une demande de détails sur les montants qui vous sont dus par votre client, ainsi que sur les commandes en cours.
- De nombreuses révisions n’entraînent aucune modification de vos limites autorisées. Toutefois, dans certains cas, les compagnies pourront réduire ou supprimer la couverture après avoir reçu des indications négatives.
- Toute réduction ou retrait prendra effet conformément aux termes de votre police ou comme indiqué sur l’avenant de limitation.
- Le délai de grâce accordé (le cas échéant) vous donne le temps d’obtenir de votre client toute nouvelle information qui pourrait nous aider à revoir notre décision.
Si le montant maximum en suspens est supérieur à votre limite discrétionnaire, vous devez demander une limitation approuvée pour être couvert.
Pourquoi les limites de crédit provisoires sont indispensables dans le cycle commercial
Imaginez : vous signez un contrat important avec un nouveau client. Les volumes sont engageants, mais les délais de paiement sont à 60 jours. Vous voulez rester prudent, alors vous déposez une demande de limite de crédit auprès de votre assureur-crédit. Problème : ce dernier vous informe qu’il a besoin de temps pour analyser la solvabilité du client.
Dans ce genre de cas, la limite de crédit provisoire devient une véritable soupape de sécurité. Elle vous permet de livrer rapidement les premières commandes en bénéficiant d’une couverture temporaire, tout en laissant le temps à l’assureur de mener son enquête. Ce mécanisme évite de bloquer l’activité et fluidifie la relation commerciale dès les premiers jours.
Quels sont les risques pour l’entreprise si elle livre sans limite de crédit ?
Livrer un client sans limite de crédit approuvée ou provisoire, c’est un peu comme rouler sans ceinture de sécurité. En cas de non-paiement, vous vous exposez à :
- L’absence de couverture : aucune indemnisation si votre client fait défaut.
- Une perte directe en trésorerie, difficilement rattrapable, surtout sur des montants élevés.
- Une responsabilité du dirigeant, si une faute de gestion est retenue pour absence de vigilance.
Même si vous avez de « bonnes relations » avec votre client, un retournement brutal de situation n’est jamais exclu. Ne livrez jamais sans filet.
Quand et comment demander une transformation en limite approuvée ?
Une limite de crédit provisoire n’est que temporaire. Dès qu’elle est en place, votre objectif doit être clair : la faire valider de façon définitive par votre assureur.
Voici les étapes recommandées :
- Rassemblez les documents nécessaires : bilans, comptes de résultat, informations commerciales, extrait Kbis…
- Appuyez vous sur les bonnes relations avec votre client pour obtenir rapidement les pièces manquantes.
- Transmettez une demande de requalification via le portail de votre assureur-crédit ou par l’intermédiaire de votre courtier.
- Suivez les réponses de l’arbitrage : elles peuvent aboutir à une validation, une augmentation, une réduction… ou un refus.
Plus vous êtes réactif, plus vous sécurisez vos ventes futures.
Limite de crédit provisoire et affacturage : attention aux doublons !
Si vous utilisez l’affacturage en complément de l’assurance-crédit, vigilance : certaines limites de crédit peuvent être automatiquement reprises par votre factor… mais pas toujours.
En effet :
- Le factor peut s’appuyer sur la même limite provisoire, mais uniquement si son contrat est adossé à celui de l’assureur.
- En cas de refus de la limite ou de son retrait, l’affacturage peut aussi s’arrêter brutalement.
Il est donc essentiel de bien coordonner votre gestion des limites entre le factor, l’assureur et vous-même. Certains courtiers ou plateformes permettent aujourd’hui une synchronisation automatique des décisions d’arbitrage.
Le rôle du courtier dans la gestion des limites provisoires
Un bon courtier ne se contente pas de souscrire une police : il joue un rôle actif dans le suivi des limites.
Ses missions :
- Accélérer l’obtention de la limite provisoire via des circuits privilégiés
- Appuyer vos demandes de requalification en expliquant votre secteur ou le contexte commercial
- Vous alerter en cas de retrait ou de modification brutale d’un arbitrage
- Faire le lien entre assurance-crédit et affacturage, pour éviter les trous de couverture
Un courtier spécialisé dans les risques clients peut faire la différence entre une livraison sécurisée et une exposition risquée.
Exemples concrets de gestion d’une limite de crédit provisoire
Exemple 1 : une activation en urgence
Une PME de l’industrie reçoit une commande urgente d’un nouveau client à l’export. L’assureur n’a aucune information sur lui. Grâce à une limite de crédit provisoire automatique fondée sur la notation sectorielle, la commande est livrée sous 48h. Deux semaines plus tard, le bilan est reçu, et la limite est convertie en plafond définitif augmenté.
Exemple 2 : une requalification impossible
Un distributeur obtient une limite provisoire de 15 000 € sur un client B2B nouvellement créé. Malgré plusieurs relances, aucun bilan n’est transmis. Trois semaines plus tard, l’assureur retire la limite pour absence d’information. Le distributeur livre quand même, sans couverture. Le client dépose le bilan un mois après. Perte sèche.