BFR – Besoin en fonds de roulement

Le fonds de roulement est l’un des concepts financiers les plus difficiles à comprendre pour les dirigeants d’une entreprise. En fait, ce terme BFR a une signification très différente pour de nombreuses personnes.

Par définition, c’est le montant par lequel l’actif circulant dépasse le passif. Cependant, si vous effectuez simplement ce calcul à chaque période pour essayer d’analyser ce ratio, vous n’arriverez pas à déterminer quels sont vos besoins en ressource financière et comment y répondre.

Définition de BFR - Besoin en fonds de roulement

Un outil utile pour déterminer vos besoins en fonds de roulement est le cycle d’exploitation. Cela correspond à l’analyse des comptes clients, des stocks et des situations fournisseurs au niveau des jours. En d’autres termes, les créances sont analysées en fonction du nombre moyen de jours nécessaires pour recouvrer un compte. L’inventaire est analysé par le total moyen de jours qu’il faut pour écouler la vente d’un produit (du moment où il arrive à votre porte jusqu’à l’instant où il est converti en espèces ou en une position débiteur). Les décomptes fournisseurs sont analysés en fonction du nombre moyen de jours nécessaires pour payer une facture de l’approvisionneur.

Le fonds de roulement (FR) est la différence entre l’actif et le passif à court terme d’une entreprise. C’est une mesure financière qui permet de calculer si une activité dispose de suffisamment de liquidités pour régler ses factures qui seront dues dans un an. Lorsqu’une TPE ou PME a un excédent d’actif transitoire, ce montant peut alors être utilisé pour ses opérations quotidiennes. Les actifs momentané, tels que les ressources financières, les stocks, les créances et les titres négociables, sont des capacités qu’une entité commerciale possède et qui peuvent être utilisées ou converties en liquidités dans un délai d’un an. Le passif à court terme est le montant d’argent qu’une société doit, tel que les comptes créditeurs, les prêts transitoires et les charges à payer, qui doit être payé dans l’année.

Le BFR (besoin en fonds de roulement) en WCR (anglais Working Capital Requirement) correspond à la trésorerie nécessaire pour qu’une société assure son cycle d’exploitation. Cela représente la liquidité dont l’entreprise doit avoir pour faire « tourner » son activité.
Il se décompose en 2 parties : le BFR d’exploitation (Créances clients + stocks – dettes fournisseurs) et le BFR hors exploitation (solde des autres actifs et passifs circulants).

Fonds de roulement positif ou négatif

Un fonds de roulement positif peut être un bon signe de la santé financière momentané d’une structure, car il lui reste suffisamment de liquidités pour payer ses factures à court terme et financer en interne la croissance de son activité. Sans argent supplémentaires, une TPE ou PME peut devoir emprunter des fonds à une banque ou se tourner vers des banquiers d’affaires pour obtenir plus d’argent.

En revanche, lorsqu’il est négatif cela signifie que les actifs ne sont pas utilisés efficacement, et une TPE ou une PME peut être confrontée à une crise de liquidités. Même si une société a beaucoup investi dans des immobilisations, elle sera confrontée à des difficultés financières si ses dettes arrivent à échéance trop tôt. Cela entraînera une augmentation des emprunts, des retards de paiement aux créanciers et aux approvisionneurs et, par conséquent, une baisse de la cote de crédit de l’établissement commercial.

Pour assurer la pérennité de la structure, il faut donc prévoir une trésorerie supérieure pour prévenir les besoins d’argent.
Réduire son BFR permet d’améliorer la liquidité de l’entreprise, sa rentabilité et surtout sa résistance aux risques.

L’importance de couvrir les nécessités de décalages des flux de trésorerie d’une société dépend aussi en majeur partie de son secteur d’activité. Dans le cas de la grande distribution, le besoin est négatif. En effet, le magasin paye ses fournisseurs avec un long délai alors qu’il reçoit l’argent immédiatement après la vente de la marchandise. Donc il dispose d’un cash important pendant des mois.

Lorsque le BFR est nul, la structure n’est pas dans l’obligation de financer son exploitation, car le passif finance l’actif circulant. Les besoins sont à l’équilibre.

Les ressources pour couvrir le BFR

Il existe plusieurs solutions pour couvrir les nécessités en fonds de roulement :

  • Découvert bancaire : c’est une facilité de caisse octroyée par un établissement financier à une entreprise. Son montant est généralement calculé à partir des besoins et des capacités de la société ainsi que de la stratégie de la banque. L’étab­lisse­ment financier évalue un niveau de risque de l’entité commerciale pour évaluer les possibilités de découvert ou d’oc­troi d’une ligne de crédit. Le problème de ce type de financement est qu’il ne répond pas toujours aux nécessités de l’activité et qu’il peut être annulé à tout moment en cas de difficultés financières. Cette solution est très utilisé pour financer le BFR, néanmoins elle présente des risques à cause de la mise en place d’un plafond et de son coût variable (frais de dossier, taux d’intérêt, Agios, commissions diverses).
  • Prêt ou financements bancaires à court terme : bien que votre nouvelle structure ne remplisse peut-être pas les conditions requises pour obtenir une ligne de prêt auprès d’une banque, vous pourriez réussir à avoir un crédit unique momentané (moins d’un an) pour financer vos besoins temporaires en fonds de roulement. Si vous avez établi une bonne relation bancaire avec un banquier, il pourrait être disposé à vous fournir un prêt à court terme pour une commande ou pour un inventaire saisonnier ou une accumulation de créances. En plus d’analyser le nombre moyen de journée nécessaires pour fabriquer un produit et recouvrer un compte par rapport à la quantité de jours financés par les décomptes fournisseurs, l’analyse du cycle d’exploitation fournit un autre examen important.
  • Ligne de crédit : elles ne sont pas souvent accordées par les banques aux jeunes structures. Toutefois, si votre nouvelle société est bien capitalisée par des capitaux propres et que vous disposez de bonnes garanties, votre entreprise peut y avoir droit. Cette technique de financement vous permet d’emprunter des liquidités pour des nécessités à court terme lorsqu’ils se présentent. Les montants sont remboursés une fois que vous avez recouvré les créances résultant du pic de ventes momentané. Les lignes de crédit sont généralement accordées pour un an à la fois et doivent être remboursées pendant 30 à 60 jours consécutifs au cours de l’année afin de garantir que les fonds sont utilisés uniquement pour des besoins transitoires.
  • Solution d’affacturage : c’est un dispositif de financement à court terme, simple et facile à mettre en œuvre pour financer le BFR. Une fois que vous avez exécuté une commande, une société d’affacturage achète votre compte client et se charge ensuite du recouvrement. Ce type de dispositif est plus coûteux que le financement bancaire classique, mais il est souvent utilisé par les nouvelles structures. L’avantage principal de l’affacturage est que le financement suit le développement de l’activité. Par ailleurs, il est accessible à toutes les entreprises.
  • Escompte, cela correspond à une négociation entre l’acheteur et le vendeur pour offrir une réduction sur le montant de la facture si le paiement est effectué avant une date définie.
  • Les délais de crédit : si vous avez établi une relation particulièrement bonne avec vos créanciers, vous pouvez peut-être solliciter leur aide pour vous procurer un fonds de roulement à court terme. Si vous avez déjà payé à temps dans le passé, un créancier commercial peut être disposé à prolonger les échéances pour vous permettre de répondre à une grande commande. Par exemple, si vous recevez une grosse demande que vous pouvez exécuter, expédier et récupérer en 60 jours, vous pourriez obtenir de votre fournisseur des conditions de 60 jours si des échéances de 30 jours sont normalement accordées. Le créancier voudra une preuve de la commande et pourra vouloir déposer un privilège sur celle-ci à titre de garantie, mais si cela vous permet de poursuivre, cela ne devrait pas poser de problème.
  • Dailly, c’est un système de financement pour obtenir des liquidités par sa banque en échange des facturations émises. Les factures peuvent être financer à 100% ou de manière partielle. En cas d’impayés par le client, la banque débite le montant de la créance qui n’a pas été payé.
  • Affacturage inversé, aussi appelée reverse factoring, il permet de faire bénéficier aux producteurs d’un paiement anticipé sur leurs créances avec des conditions tarifaires avantageuses. Les avantages sont nombreux : renforcement et fidélisation des liens commerciaux, règlement anticipé des factures à des échéances tarifaires privilégiées, garantie des délais de paiement pour respecter la Loi LME.
  • Les fonds propres : si votre entreprise en est à sa première année d’activité et n’est pas encore devenue rentable, vous devrez peut-être faire appel à des finances propres pour répondre à vos besoins en FR à court terme. Cette argent peut être injectés à partir de vos ressources personnelles ou d’un membre de votre famille, d’un ami ou d’un tiers investisseur.

La bonne gestion des exigences en FR passe par aussi par des actions importantes :

  • Le plus important : bien gérer le poste client (réduire les délais de règlement, optimisation du recouvrement,
  • Réduire son stock,
  • Diminuer les délais de paiement avec les fournisseurs.

Calcul du BFR (Besoin en fonds de roulement)

Fromule du BFR - Besoin en fonds de roulement

Le décalage permanent de trésorerie entre les dépenses et les recettes de l’entreprise constitue le besoin en fonds de roulement.
Pour le calculer, on utilise la formule suivante :

Pour le BFR d’exploitation, le calcul est le suivant :

Emplois de production : stocks et encours, avances et acomptes versés sur la demande, créances

Ressources de production : avances et acomptes reçus sur commandes,

Pour le BFR hors exploitation, le calcul est le suivant :

Emplois : charges constatées d’avance hors production, impôts sur les bénéfices, valeurs mobilières de placement

Ressources hors exploitation : dettes fiscales, sur immobilisations, autres endettements divers

Les impacts négatifs sur le Besoin en fonds de roulement

1. Mauvaise gestion du BFR

C’est le cas où le délai d’écoulement des stocks de l’entreprise se rallonge ou que les échéances de crédit acheteurs sont accordés trop facilement. Cette situation fait augmenter le BFR et le besoin d’emprunt.
La solution est de renégocier les délais de paiement clients et fournisseurs.

2. Réduction de l’activité et baisse de la rentabilité

Avec une diminution des ventes, l’établissement commercial se retrouve avec gonflement de ces stocks et un effectif trop important.
La solution est de restaurer la rentabilité rapidement et surtout de reconstituer des capitaux propres.

3. Croissance non maîtrisée

Avec une forte augmentation des ventes, l’activité a une pénurie en fonds de roulement trop important.
La solution est de remaîtriser la croissance en planifiant celle-ci.

BFR et assurance-crédit

Le délai d’indemnisation, aussi appelé temps de carence, a un impact direct sur votre manque en capitaux de roulement.
En effet, plus le temps pour être indemniser est cours et moins votre trésorerie est impactée par un impayé. Avec un contrat d’assurance-crédit, vous améliorez votre BFR.

Les raisons de l’augmentation du BFR (besoin en fonds de roulement)

Ils existent de nombreuses situations qui peuvent influer sur la hausse du BFR. En voici, les principaux :

  • Mauvaise évaluation des clients : Si une entreprise n’a pas de processus pour évaluer la solvabilité des débiteurs ou si une telle organisation n’est pas adéquate, elle vendra des produits ou des services à des acheteurs qui ne sont pas en mesure de payer. Il en résultera des soldes de comptes clients plus élevés au fil du temps et, finalement, des radiations de ces positions.
  • Retard de facturation : Si une société n’émet pas les factures aux acheteurs en temps voulu, elle devra attendre plus longtemps pour recevoir les paiements. Il en résultera des investissements plus élevés dans les comptes clients. De plus, si une structure n’a pas de bons contrôles pour s’assurer qu’il n’y a pas d’inexactitudes dans les facturations de ses débiteurs, ces derniers refuseront probablement de la payer jusqu’à ce que les problèmes de facturation soient résolus. Cela aussi peut entraîner des soldes de relevés débiteurs plus élevés et leur classement chronologique.
  • Hausse des comptes débiteurs : lorsque les ventes s’intensifient, il est fort probable que les soldes des comptes débiteurs augmentent également.
  • Augmentation des délais de crédit : C’est l’une des raisons les plus importantes concernant l’élévation du BFR. Si une société décide de prolonger le délai de versement à ses prospects, le solde des décomptes clients augmentera.
  • Changement du stock : si une entité commerciale décide de remplacer les anciens produits par de nouveaux et qu’ils nécessitent de nouvelles pièces d’inventaire, celles qui ne seront pas utilisées pour les anciennes marchandises vont rester en stock. Cela aura pour effet d’augmenter le solde des stockages et entraînera probablement la désuétude des pièces en stock.
  • Erreurs dans les prévisions des ventes : si une activité ne fait pas un bon travail d’anticipation, elle peut surestimer le chiffre d’affaires. Dans ce cas, l’établissement surproduira probablement des stockages qui resteront plus longtemps dans les entrepôts et, par conséquent, le solde des stocks augmentera ainsi que le montant des liquidités investies dans les stockages.
  • Augmentation de la production pour réduire les frais généraux : pour diminuer le coût des produits finis et donc augmenter les marges brutes, la direction de l’entreprise peut décider de produire davantage de biens finis de sorte que les frais généraux fixes soient répartis sur un plus grand nombre d’unités produites. Cela se traduira encore une fois par des soldes de stocks plus élevés que nécessaire et, par conséquent, par des besoins d’investissement en espèces plus importants pour les stockages.
  • Nouvelles conditions de paiement des fournisseurs : si une société choisit de travailler avec de nouveaux approvisionneurs, ces derniers peuvent exiger des délais de règlement plus courts. Cela réduira le crédit des comptes créditeurs que la TPE ou PME a avec les grossistes. La même situation se produira si les distributeurs modifient leurs conditions de versement, ce qui exigera des virements plus rapides. Ces situations diminuent les relevés approvisionneurs et, par conséquent, augmentent les besoins en fonds de roulement.
  • Escomptes en cas de règlement anticipé : si une TPE ou PME décide de régler plus rapidement parce que les producteur offrent des escomptes pour les virements rapides, le solde des comptes des approvisionneurs diminuera. Cette question doit être gérée dans une perspective de compromis sur les conséquences sur le BFR, car il peut être avantageux ou non de payer les factures plus rapidement pour obtenir des escomptes de règlement rapide.
  • Versements incorrects des fournisseurs : si une entreprise paie ses pourvoyeur plus tôt que nécessaire en raison d’erreurs dans le système comptable, le solde des comptes approvisionneurs diminuera. Des examens périodiques de la comptabilité et des modalités de paiement peuvent aider à prévenir ce problème.

Les 5 conseils pour une bonne gestion du BFR

Les conseils pour une bonne gestion du BFR

La gestion optimale du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est cruciale pour la santé financière d’une entreprise. S’il est mal géré, cela peut entraîner des problèmes de trésorerie et, dans le pire des cas, conduire à l’insolvabilité. Voici cinq conseils pour une gestion efficace du BFR :

1 – Analyser régulièrement le BFR

Il est essentiel de mesurer et d’analyser régulièrement le BFR de votre entreprise. Utilisez des indicateurs clés de performance pour suivre les variations et définir des objectifs réalistes pour l’amélioration. La régularité de ces analyses vous permettra de réagir rapidement aux problèmes et opportunités.

2 – Optimiser les stocks

Un niveau de stock trop élevé augmente votre BFR, car il immobilise des ressources financières. Pensez à des méthodes comme le Juste-à-Temps (JAT) ou l’analyse ABC des stocks pour minimiser les coûts tout en répondant efficacement à la demande.

3 – Accélérer les encaissements clients

Des retards dans les encaissements peuvent affecter sérieusement votre trésorerie. Mettez en place une politique de recouvrement efficace : fixez des conditions de paiement claires, suivez rigoureusement les factures et relancez les clients en retard de règlement. Utilisez des méthodes comme l’escompte pour paiement rapide afin d’encourager les clients à payer plus tôt. Vous pouvez aussi utiliser l’affacturage pour obtenir une avance d’argent grâce à vos factures sans attendre la date d’échéance de paiement.

4 – Allonger les délais de paiement fournisseurs

Négociez des conditions de paiement plus favorables avec vos fournisseurs pour réduire le besoin de trésorerie. Mais attention, cela doit être fait en maintenant de bonnes relations avec eux. Un allongement excessif du délai de paiement pourrait affecter la qualité du service ou du produit fourni. Vous pouvez aussi utiliser l’assurance crédit inversé pour donner une garantie supplémentaire à vos fournisseurs.

5 – Établir une relation solide avec les banques

Avoir une bonne relation avec votre banque peut vous donner un accès plus facile à des crédits à court terme pour financer votre BFR lorsque cela est nécessaire. Cela peut être particulièrement utile en période de croissance rapide ou pendant les saisons où les besoins en trésorerie sont élevés.



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